Paysanne, passionnée par la nature et le travail de
la terre depuis mon enfance, c’est à mon retour d’Amérique Centrale, en 1981,
que je travaille à la ferme de Guellen avec mes parents. Installée en 1987 avec
mon conjoint, nous y avons fondé notre famille, construit et modernisé les
bâtiments pour les adapter à un système d’élevage plutôt intensif. Il a
rapidement évolué vers un système plus herbagé dans un cadre expérimental de
développement durable, avec d’autres agriculteurs du département. En 2000, je
décide de pratiquer la monotraite, d’abord dominicale puis quotidienne après
2009. Cette évolution m’a permis de gérer seule la ferme, d’être plus présente
auprès de nos enfants, des jeunes et des amis. Avec moins de lait, il faut
compenser en optimisant la rusticité des vaches et la qualité du lait et de
l’herbe. Il est possible de s’épanouir à la ferme, d’y préserver et d’y
développer la biodiversité et de participer à une production alimentaire saine.
Si j’ai pu vivre ma passion, c’est aussi grâce à l’entraide précieuse entre
collègues, voisins et associations, avec la famille et amis. Ce modèle pérenne
facilite la transmission de la ferme à des jeunes motivés, tout aussi
passionnés, souhaitant exercer ce métier en adéquation avec leurs valeurs.
C’est un choix de vie que l’on soit né ou pas dans une ferme.
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