La Vie à la ferme d'hier à aujourd'hui: Anne-Marie Talidec

Je suis née en 1934 à Landrévarzec. Mon père est décédé quand j’avais 6 ans, ma mère travaillait à droite à gauche dans des fermes. Après l’école, j’aidais à la maison, je faisais à manger. Jusqu’à mes 16 ans, j’ai été journalière : je binais, je ramassais des pommes de terre. Les deux années suivantes, j’ai travaillé à l’école communale car ma mère avait besoin d’argent. Elle a ensuite décidé que j’irai travailler à la ferme voisine. On n’était pas guidé professionnellement après l’école, on faisait comme on pouvait. Pendant 4 ans, sans vacances, je me suis levée à 5h30 pour la traite à la main, dans le lisier (fumier). On cultivait du blé, des pois, des haricots que chacun venait ramasser. Nos rangs étaient marqués car certains ramassaient tout en une fois. Le salaire dépendait du poids du sac, alors certains y mettaient des cailloux. Les haricots étaient ensuite revendus à la coopérative. La paie était faible, mais j’étais nourrie, blanchie, logée, assurée et déclarée. En 1956, je me suis mariée avec Pierre. Je l’ai rejoint sur une ferme de 12 hectares à Kergolo. On gagnait notre vie en vendant du lait à la coopérative de Saint Yvi. On faisait aussi du cidre à la ferme, avec des pommes récupérées à droite à gauche. Comme nous avions un pressoir, d’autres personnes amenaient leurs pommes dont le jus était mis en barrique. Chaque matin j’allais à la traite, au milieu de celle-ci je repartais peigner ma fille et préparer le petit-déjeuner des enfants. Je retournais ensuite autour des cochons. Ce qui a considérablement amélioré notre vie, c’est l’arrivé de la machine à traire, du lave- linge, du frigo… L’agriculture a bien changé, dans un couple seul un des partenaires travaille à la ferme. Les exploitations s’agrandissent et se modernisent. Pour les jeunes, il faut avoir les moyens.

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