Au printemps dernier, durant plusieurs semaines, 6 collecteurs bénévoles et un photographe sont partis à la rencontre des hommes et des femmes témoins de la vie à la ferme à Briec, sur la période des années 1980 à 2000.
Des récits sensibles et universels qui nous racontent l'histoire et l'identité de notre commune rurale.
Projet mené en partenariat avec Bretagne Culture Diversités.
Germaine De la mare - Kerisit
Je suis née en 1942, à Kérisit dans une famille d’agriculteurs. Mon père, surnommé "Lard dous", était rebouteux, il soignait les hommes et les animaux. L’exploitation était tenue par ma mère, avec l’aide de mes frères. Je participais aussi aux tâches de l’exploitation, après l’école j’allais aux champs et traire les vaches. A 16 ans j’allais au foin avec le tracteur. A Kérisit, nous avions des vaches et des cochons. On écrémait le lait, ma mère faisait du beurre et quand la crème était trop liquide on la mettait dans le puits car nous n’avions pas de frigo. Chaque jeudi, un marchand de Quimper venait chercher notre beurre. On vendait aussi des lapins, des poules. Le vendredi, c’était le jour des crêpes que ma mère réalisait sur deux billigs sur feu de bois de hêtre. Le samedi on faisait des gâteaux bretons et des madeleines dans le grand four, afin d’en avoir pour toute la semaine. En 1962, je me suis mariée. C’est ainsi que je suis arrivée à Saint Maudez, à Edern. Il n’y avait pas l’eau courante, on prenait l’eau « de la montagne ». Mon mari travaillait hors de l’exploitation, dans les travaux publics. Si c’était à refaire, je recommencerais de bon cœur. J’aimais bien la terre, c’est d’ailleurs ce qui m’est resté de la ferme. Maintenant que je suis à la retraite, je cultive des haricots, des pommes de terre, des poireaux... Je fais de l’art floral, des sculptures en pierre et en bois. Hier et aujourd’hui, ce qui m’anime, c’est le goût de la nature.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire