Ieuwe Komrij - Garsabouder Bihan

Je m’appelle Ieuwe, Yves en français, je suis né le 23 mars 1959 dans un petit village aux Pays Bas à la campagne. Je m’y suis installé à 17 ans en tant que salarié avec mes parents puis en GAEC par la suite.

Nous avions 40 hectares en location et on produisait 700 000 litres de lait. C’était viable à l’époque mais aujourd’hui c’est plus dur l’agriculture aux Pays Bas. C’est très cher et avec la surpopulation, beaucoup d’agriculteurs décident de s’installer ailleurs. (France, Allemagne, Etat unis)

Nous aussi à l’âge de 35 ans, on s’est dit avec ma femme : « si l’on veut du changement, c’est le moment ! Vu notre âge et ceux des enfants ».

Le premier choix c’était l’Allemagne de l’Est vu que le mur était tombé en 1989. On est parti y faire un tour en 1993. Mais le pays était encore trop gris, sombre et triste…. Nous n'avons pas réussi à nous projetés, surtout avec 5 enfants âgés de 2 à 15 ans à l’époque.

Nous avons donc opté pour la France.

C’est par l’intermédiaire d’une agence immobilière au Pays Bas qui parle français que l’on est arrivé ici. C’était le 10 novembre 1994 en achetant la ferme de François et Marguerite Le Corre ainsi qu’une partie de la ferme de Michel et Cécile Maguer.

Avant le départ, nous avons pris des cours de français, on partait de loin ! C’est une langue très difficile, d’autant plus que les français parlent très vite !

J’ai rapatrié avec moi une remorque avec une quarantaine de jeunes bêtes entre trois mois et sept mois pleines. Des bêtes pleines, c’est très cher donc ça valait le coup de les ramener en France.

J’ai aussi amené un peu de matériel.  

Puis une fois tous les deux-trois ans je faisais un tour pour prendre un peu de matériel au Pays Bas.

A l’époque il était plus facile d’y trouver des machines seconde main, par exemple une auto-chargeuse en occasion ne se trouvait pas en France. Du coup j’achetais au Pays- bas pour ensuite le revendre.

Aujourd’hui le marché d’occasion de machines agricoles s’est développé en France.

Pour l’installation il a fallu des prêts, nous n’avons pas eu de difficultés pour les financements. Le fisc au Pays Bas est pire qu’en France.

En 1994 j’ai démarré avec 300 000 litres de lait sur 50 hectares.

En 1997-1998 avec les terres du voisin, 30 000 en plus puis de 2002 à 2007 entre 500 000 et 600 000 litres car je m’étais associé avec un jeune hollandais qui a repris des terres supplémentaires à Quéménéven.

L’associé est parti au bout de 5 ans. Le quota laitier était par rapport à la terre donc je n’ai pas gardé ses droits de produire.

Rennie, ma femme s’est installée à la ferme par la suite afin que l’on puisse continuer à être rentable. De 2007 à 2011 grâce à son aide nous avons pu commencer des lots de veaux de boucherie, nourris au lait entier.

Avez-vous des temps de repos avec votre métier ?

C’est difficile de prendre des vacances quand on a une ferme. Les bêtes ont besoins d’être nourris et traits tous les jours.

On faisait des allers retours au Pays-Bas, mais à tour de rôle et c’était souvent pour des visites familiales ou pour du matériel agricole.

Il y avait quelqu’un pour vous remplacer ?

Au début notre voisin Michel Maguer ou des amis pouvaient garder un œil sur la ferme pour des petites durées.

Après, quand j’ai été en GAEC pendant cinq ans de 2002 à 2007, on a pu partir plus facilement.

Aujourd’hui la ferme compte 115 hectares environ et une centaine de vaches laitières

La coopérative pour le lait c’est Lactalis.

On est en bio depuis quatre/cinq ans. Ça commence à se tasser un peu, les prix sont plus bas, le conventionnel a bien monté, l’écart est plus petit.

Evolution dans l’exploitation :

En 2011 mon fils Steffen est entré dans la GAEC et a repris 25 hectares de l’exploitation ainsi que des terres d’un autre voisin ce qui nous a permis de passer à 900 000 litres.

Une journée est rythmé par la traite le matin, le soir et les soins aux bétails.

Je suis plutôt bricoleur et habile de mes mains, donc par rapport aux réparations et constructions (à la ferme et dans les gîtes), j’ai fait pas mal de choses moi-même.

S’il y a une panne, j’essaie toujours de me débrouiller avant de faire appel à un professionnel.

En 2022 nous avons pris notre retraite. Steffen a repris la totalité des parts, et il a embauché un salarié.

Depuis 2010 nous avons rénover 2 gîtes dans les bâtisses de la ferme avec un 3ème en cours. C’est un revenu complémentaire car on touche une petite retraite. 

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